À propos de la Ferme du Bourbouilloux
De l'écran à la forêt : notre aventure mycologique
Il était une fois, deux âmes curieuses, unies par l’amour du code, des beaux paysages, et des rêves un peu fous. Nous venions d’Isère, pays de montagnes fières, de torrents vivaces et de bureaux bien chauffés. Là-bas, entre une compilation réussie et une rando dominicale, germait en nous une idée : celle de poser nos valises quelque part ailleurs. Un ailleurs plus sauvage, plus authentique, où l’on pourrait faire pousser non pas des lignes de code, mais des choses bien vivantes — et comestibles.
C’est ainsi qu’a commencé notre migration vers les terres de la Haute-Loire. Un an déjà que nous avons posé notre panier à champignons dans ce coin reculé et merveilleux, entre les volcans de Peymarie et de Peyramont, à Uveyres. Ici, le temps prend le temps, les étoiles brillent plus fort, et le silence a quelque chose de sacré.
Moi, Marion, j’étais cheffe de projet multimédia et développeuse web — autant dire que je vivais greffée à un écran. Et puis un jour, j’ai eu envie de respirer autrement. De créer de mes mains. De sentir l’humus, la sciure, la vie qui grouille dans les recoins sombres. Aujourd’hui encore, je garde un pied dans le web — mais uniquement pour des projets qui me font vibrer. Le reste du temps ? Je cultive des champignons avec amour, patience, et une fascination quasi mystique pour le mycélium.
Christophe, lui, est ingénieur en logiciel embarqué. Son truc, c’est de faire tourner des machines critiques à la microseconde près. Mais même les cerveaux les plus cartésiens ont besoin d’humus, eux aussi. Lui aussi a sauté le pas. Aujourd’hui freelance, il conjugue technologie et retour à la terre. Ensemble, nous avons fait le pari un peu fou d’allier rigueur scientifique, esprit d’entreprendre, et respect de la vie.
Notre ferme, c’est un laboratoire vivant. Nous y cultivons des pleurotes, des pholiotes du peuplier, des shiitakes — et bientôt d’autres merveilles encore. Le monde du champignon est un monde de l’ombre, oui, mais aussi de lumière. Il demande une précision d’orfèvre, une constance presque méditative… et une certaine humilité. Car sous la surface, c’est le mycélium qui décide.
Nous ne prétendons pas tout savoir. Mais ce que nous apprenons, chaque jour, nous avons à cœur de le partager. Parce que ce monde-là — celui des spores, des filaments, des cycles secrets — est un monde magique. Et la magie, voyez-vous, ça se cultive.
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